Mots de Maux
"et qui sait ce qu'éprouve réellement une châtaigne... tant qu'il ne s'est pas mis dans sa peau?" (=c'est pas très lisible, dsl)
Dans le même axe de réflexion que le post d'Elphie, sur burp, qui parle des gens qui vivent dans leur bulle (allez voir!), je crois que je peux définir la bulle d'une manière différente. C'est un livre de Koundera qui a confirmé ma théorie pourtant apeurante de la barrière des mots... Il m'était venu à l'esprit que l'on ne pourrait jamais être objectif dans nos paroles, même en analysant de la manière la plus neutre possible, car même les mots que l'on emploie sont subjectifs : plus ou moins consciemment on les associe avec des images, des sensations que l'on a éprouvées quand on l'a appris; et alors que l'on dirait "table", l'un verrait une vieille table en bois massif et un autre une table hi-tech en verre; on dirait bonheur, l'un verrait un enfant rire et l'autres un papillon se poser sur le bout de son nez... Mais ce que décrit Koundera dans son livre se porte sur une échelle plus imposante : les comportements, les phrases, les lieux, les regards... (qui associent des dizaines de mots!). Tout en lisant j'ai revu toutes les situations où je voulais faire passer une idée et que je n'y arrivais pas... toutes les fois où quelque chose qui me paraissaît bien, paraîssait cruel pour un autre, toutes ces disputes stupides qui confrontaient incompréhension vs incompréhension.... Au delà même de la volonté de rester dans notre monde, dans notre bulle, c'est la difficulté de comprendre l'autre qui nous fait rester dans nos retranchements... On essaie sans arrêt de communiquer, mais le dialogue que nous désirons n'est qu'un monologue double. Tant qu'on essaiera pas de se mettre à la place de l'autre et de comprendre le sens de ses mots avant de lui parler; je crois que la barrière de nos bulles respectives viendront à bout de notre volonté...