hey
LA question anodine dont les réponses sortent toutes chaudes du four à civilités :
comment ça va, dis?
-bien et toi?
-pas mal!
-fatiguée mais ça va
-moyen, trop de boulot
-...( ça c'est dans les cas où le poseur de question n'attend même pas la réponse et passe à autre chose)
Bref, c'est quoi la vraie réponse? ça me taraude parceque j'aime bien dire "ce que je pense"( = bateau = mal), ou plutôt essayer d'être franche pour ne pas m'abuser moi même. Mentir ou prendre un raccourci disant : ouais, ça va, pour éviter les longs discours, ok. Mais à condition de savoir soi même ce qu'il en est : ça va ou non?
C'est presque effrayant que la réponse à cette question soit une
boule de laine faite de fils émotionels tellement enchevêtrés que
j'arrive pas à le savoir sans avoir à travailler dessus. Bon sang mais!
Le revers de la médaille. je ne me suis pas pris la tête cette
année, tout était simple, parceque tout était vide. Et j'avais pas le
temps de me plonger en moi pour ne pas me perdre de vue... Il faudrait
que je reprenne contact avec moi même maintenant... argh.
Comment je vais? Sans chercher le pourquoi du comment, ce que je ressens au premier abord c'est : une fatigue à large spectre d'action, au physique , mental, en passant par l'émotionnel.
J'ai en même temps envie de creuser un trou et de m'y blottir pour tout fuir,dormir un nombre incalculable d'heures, et de découvrir plein de choses, aller vers l'inconnu et m'enrichir de toutes les manières possibles.
Cette année m'a montrée une autre facette de ce qu'est être seul.
Effrayant aussi. Devoir être son propre pilier, ne plus avoir "d'épaule
sur laquelle se reposer", faire face à tout ce qui peut arriver sans
laisser ses tempêtes intérieures détruire ou mettre en péril
l'équilibre extérieur : le boulot, les relations sociales, amis,
famille, etc...
Apprendre à vivre sans communiquer. Quelque chose de
fort en moi a envie de crier rien qu'à l'évocation de cette idée.
Pourtant je ne le fais pas. ça a été dur, mais au final j'ai tenu cette
année. Je m'en sors plutôt bien. Je sais pas si j'aurais tenu beaucoup
plus longtemps mais c'est une autre histoire ^^'...
Maintenant je me rends compte que j'ai peur d'en être dépendante. C'est le cas, bien sûr, mais... mais quoi? aucune idée. Un mais orphelin qui n'arrive pas à être accompagné non plus. lol. je crois que je m'égare.
Comment vais-je... hum hum ... honnête hun?
pas
très bien et très bien à la fois. Je commence à m'endurcir un peu plus
en surface, à faire abstraction de ma petite personne de manière à
m'adapter à l'univers moisi élitiste dans lequel je vais devoir évoluer
pour "réussir ma vie" d'un point de vue professionnel. J'en avais
besoin! Je me concentre mieux, peux me mettre en condition pour
travailler, utiliser ma curiosité pour progresser dans une direction
donnée au lieu de m'éparpiller.
Et ça ça m'aide à me soutenir au quotidien, c'est cool.
Mais sous l'exosquelette... ma foi... d'ailleur c'est le cas de le dire, tiens! "foi"
Je
suis aussi plus posée de ce côté là, certaines lectures y ont
contribué, quoiqu'elles n'aient fait que confirmer et mettre au propre
la voie que je pensais être mienne.
moi, là dedans?
je brûle! c'est fou d'un côté je suis rassurée de pouvoir encore
"éprouver" comme avant, d'être capable de ressentir et de m'imerger
dans ces émotions, jusqu'au cou, puis jusqu'à en être noyée.
La
vieille sensation habituelle de solitude est toujours là, cette ptite
bestiole que tout le monde connaît. Pourquoi j'aurais plus mal que les
autres dans ce domaine? C'est paradoxal mais c'est la douleur de la
solitude qui nous rassemble tous. ça me fait rire, c'est cool. ( "c'est
cool" = expression facile pour exprimer l'approbation ou le sentiment
de contentement/ désolé d'en abuser, c'est juste une "porte"
linguistique qui débouche sur les idées et sentiments primaires liés au
bien)
Dans l'ensemble, ça va. Je suis plutôt très fatiguée et un peu découragée par tout ce que j'ai à faire mais bon... La vacuité rassurante me manque. quand tout semblait infini, et non mesuré, exploité au plus rentable comme maintenant. Mon temps... Argh. Je comprends comment fonctionne le processus qui fabrique des adultes, et pourquoi ils ont ces chose que je détestais tant quand j'étais petite. Je n'aime toujours pas, mais c'est adouci par la compréhension et la "compassion" ( je souffre avec vous). Je veux me battre contre ce truc, et ce n'est pas parceque je comprends que je vais me laisser faire, au contraire. Savoir comment et me souvenir ce qu'il ne faut pas reproduire m'a aidé à éviter de m'emporter pour rien, à foncer dans les autres aveuglément, m'a évité de perdre mes rêves... Je n'oublie pas que même si un point de vue peut changer, la vérité n'a pas plus de valeur maintenant ou quand j'étais petite... Je veux dire que les adultes oublient souvent que leur expérience ne fait pas de leurs jugements les meilleurs et les seuls accréditables ( mince ça existe ce mot?); et surtout, qu'il n'y a pas que des adultes dans ce monde. je m'égare.
exo-construite mais fatiguée, découragée... mince c'est ça la définition de "ça va"?
Et
puis il y a ce truc, impossible de savoir d'où il vient et pourquoi,
mais je sais que si les conditions étaient réunies pour faire sauter
l'exosquelette pour faire apparaître l'intérieur, je me mettrais à
chialer pour rien, comme ça. c'est la boule dans ma gorge qui me le dit.
ça
m'énerve! c'est quoi, la fatigue qui fait ça? ma faiblesse me rend
folle! Mais qu'est ce qu'il me faut pour arrêter de geindre?
Miaou je crois qu'il faut juste que je me repose. Le temps de refaire mes bandages et ça passera je pense.
Ahlala la jeunesse...
Yeah je vais bien! sans rire je crois que dire ça a un peu aidé. Ya des jours avec et des jours sans c'est ça? Eh bah on peut considérer que je suis au milieu.
Et vous? ^^